Depuis des temps immémoriaux l’homme est interpelé par la mort. Au 8ème siècle, en Inde le yogi Patanjali disait que « même les sages ne veulent pas mourir ». Le corps, la psyché, la mémoire sont attachés à la vie, à faire l’expérience d’une solidité du monde et de son existence. Dans les temps anciens, celle-ci était constamment présente dans les familles. Un rhume ou une simple blessure pouvaient conduire au décès. De nombreuses femmes mouraient en couche et beaucoup d’enfants dans leurs jeunes années. La mort était présente partout. La société aujourd’hui est devenue plus sûre que jamais dans l’histoire. La mort a été sortie du champ de l’expérience ordinaire et, avec le grand âge, reléguée aux franges de la société. La mort cachée à nos regards, comme si ne pas la voir conjurait la menace qu’elle fait peser.   Pourtant face à elle avons-nous une liberté ? Peut-on choisir l’heure, le lieu, la date ? La seule liberté qui nous est laissée est de l’accueillir, de l’accepter comme faisant partie du cycle naturel de l’existence. Pour toutes les spiritualités la vie est un don, une manifestation du divin. Nous devons l’honorer pleinement, faire l’expérience de la beauté du monde. Plus que jamais il revient d’entrer en amitié avec la mort afin qu’elle nous libère des peurs qu’elle nous inspire. C’est ce chemin que nous explorerons au cours de cette retraite.